On m'avait dit que les plages d'Australis, en cette saison, était parfaite pour vendre de la nourriture via un food-truck. Pour ma part, je n'étais pas réellement étonné, mais ça m'obligeait à expérimenter des nouvelles choses et à laisser de côté mon restaurant. Un soulagement si vous me le demandez, je crois sincèrement que j'avais besoin de vacances. Alors je me suis loué un petit bungalow sur le bord de la plage et je me suis mis à organiser un stand pour vendre de la nourriture (tout en faisant de la publicité pour mon commerce). Ça allait bien et je dois même admettre qu'il avait parfois trop de monde pour une seule personne, mais je ne vais pas me plaindre sur ma bonne fortune!

Le soleil tapait fort à Australis, ce qui faisait grandement contraste avec le climat clément de Centralis, nul doute! Les journées passèrent et vint un soir où je me sentais très lourd, comme si je n'avais plus rien en banque : j'ai décidé d'aller me coucher un plus tôt cette soirée-là. Allongé dans mon lit, je pris le temps de respirer et de complètement me décontracter. J'étais à l'aise! Je m'endormis assez rapidement et je visualisais déjà la journée de demain...

Du moins, pas comme cela! Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais attaché à quelqu'un sur la plage et ça, en compagnie d'autres personnes. Que faisions-nous là? Me débattant ardemment, je commençai peu à peu à réaliser que les menottes étaient en fait une bombe. Tout en écarquillant les yeux, je m'adressai à l'homme qui était à mes côtés:

«Qui êtes-vous et pourquoi sommes-nous là, sur la plage?»


Un homme avec un masque de Joliflor s'annonça et provoqua d'autant plus de panique parmi la foule. Et moi qui pensais que ça allait être des vacances enrichissantes...(ça ressemble davantage à un cirque!)

Toujours en quête d'indices pouvant me mener à ce fameux groupe qui s'amusait à extraire du Sylphium dans mon dos, j'avais finalement une piste. Un de mes informateurs m'avait dit qu'une de ses connaissances faisait définitivement parti de ce groupe et que si je pouvais le trouver et le faire parler, j'obtiendrais des informations indispensables pour mon enquête. Le hic, c'est que cette "connaissance" était présentement en voyage d'affaire à Australis et avait toujours à ces côtés deux gardes du corps énormes armés jusqu'aux dents qui avaient des pokémons qui semblaient tout à fait à leurs images. Je les avais donc suivis discrètement pendant toute une journée avant de finir dans un bungalow près de la plage. L'individu que je traquais avait réservé celui d'à côté, j'en avais alors profité pour prendre un petit somme.

Par contre, mon réveil ne se fit pas dans le bungalow que j'avais loué. En fait, lorsque je senti quelque chose bouger mon bras, mon premier réflexe fût de pointer mon arme cachée vers le mec qui se trouvait à côté de moi, mais à mon plus grand désarroi, j'étais en maillot de bain sur la plage et je n'avais sur moi aucun accessoire ni pokémons. Un bref regard autour de moi révéla plusieurs autres groupes de personnes qui, comme l'autre type à mes côtés et moi, étaient menottés. Les menottes n'étaient définitivement pas normales, d'ailleurs. Un bref coup d'oeil me suffit pour conclure qu'on m'avais menotté à un inconnu avec une bombe. Il ne restait qu'à savoir pourquoi. Lorsque j'entra en contact visuel avec le type attaché à mon bras, il me demanda :

« Qui êtes-vous et pourquoi sommes-nous là, sur la plage? »

Je dois dire que je m'attendais à ce qu'il ne sache pas pourquoi nous étions menottés de la sorte et vu le nombre de personnes qui se trouvaient sur la plage, ce n'était probablement pas les gens que je traquais qui m'avaient démasqué et placé dans cette position. Je répondis simplement :

« Je m'appelle Albion Kromm, inspecteur de police, j'aurais aimé que tu puisses me le dire. D'ailleurs, je ne crois pas avoir entendu ton nom. »

C'est à ce moment qu'un homme apparût sur plusieurs écrans, portant un masque de Joliflor, et nous annonça que j'avais le choix entre embrasser l'autre mec, trouver une clé ou le trouver pour qu'il nous donne notre clé. Tout cela me paraissait bien amusant, mais c'était une énorme perte de temps. Je devais me libérer au plus vite pour continuer mon enquête.

L'homme à mes côtés semblait être plus que qualifier pour nous sortir de ce merdier : après tout, il est un détective. Albion Kromm, un nom qui m'en disait peu sur sa personne. En fait, je n'avais jamais entendu ce nom auparavant, ça devait être un détective plutôt moyen puisque son prestige n'avait pas atteint le fond de mes oreilles (ici je ne parle pas de ma cire, mais bien de mon cerveau, une métaphore qui peut porter à confusion). Bref, nous étions là, tous les deux, à devoir soit s'embrasser (c'est hors de question, son feu sauvage sur le bord des lèvres semblait indiquer des relations multiples et très peu légitime...des putes, vous avez bien compris) ou à trouver des indices pour nous en sortir vivant. Honnêtement, j'en ai rien à foutre d'être avec un détective au visage monotone ou une top modèle, je voulais simplement vendre ma nourriture le plus vite possible. L'homme au masque de Joliflor nous indiqua nos options (l'une d'entre elle étant déjà écartée), je décidai de lui proposer de chercher sur le bord de la plage des institutions pouvant peut-être nous venir en aide sur comment désarmer cette bombe : pourquoi pas le commissariat en premier? Albion étant un policier, ça serait plus qu'adéquat de rendre une visite à ses confrères, n'est-ce pas?

En tout cas, étant donné qu'il s'était présenté à moi, je fis de même :

« Ravis de faire ta connaissance, Albion. Je ne vais quand même pas vouvoyer un homme qui est attaché à ma main...plus sérieusement, je m'appelle Hunter Shatterblade et je suis un maître-cuistot. Personnellement, je crois qu'on devrait aller au commissariat pour chercher de l'aide. Je n'ai certainement pas envie d'exploser et de gâcher une journée de travail pour un concierge... »

Après le discours plutôt irritant du foutu clown avec son masque de Joliflor, le type attaché à mon poignet c'était retourné vers moi, m'avais dévisagé pendant quelques secondes, puis m'avais proposé d'aller au commissariat le plus proche pour trouver de l'aide. Il s'était présenté comme étant un cuistot, mais je pouvais voir à son air hautain qu'il venait probablement d'une famille riche et qu'il était probablement bien plus qu'un simple cuisinier.

Un cuistot hein ? Juste entendre ce mot avait fait gronder mon estomac. C'est quand déjà la dernière fois que j'ai mangé ? Bref, il voulait aller voir au commissariat et moi je voulais ma tasse de café. J'aurais honnêtement préféré aller trouver le type avec un masque de Joliflor pour qu'il m’enlève ces foutues menottes, mais je crois pas que j'irais loin en maillot de bain, surtout sans Liz à mes côtés. Plusieurs groupes autour de nous avaient déjà tenté de s'embrasser pour en finir et des morceaux d'avant bras volaient un peu partout, il était plus que temps qu'on dégage.

« Bon, je suppose qu'on peux aller faire un tour, je suis pas trop fan des gens qui crient à tue-tête lorsque leur bras explose. Mais avant, on va se trouver des vêtements, je veux pas avoir l'air encore plus d'un con quand les autres agents vont me voir avec des menottes. »

Non mais, j'aurais l'air de quoi moi, arriver au commissariat menotté à un mec torse nu et dire que je me suis fait avoir par un type qui se déguise en clown et qui attache des bombes aux poignets des gens. Bref, j'espère qu'ils ont du café et des beignes au commissariat d'Australis, sinon je vais encore devoir appeler Thompson pour qu'il vienne m'en porter et il va encore me parler de la fois où il a battu son père aux cartes l'année passée. Bordel, quelle galère cette journée.